Epopée informatique, texte collectif

Ce matin, je me suis levée tard, j'avais mal dormi, au réveil j'avais mal au cœur, j'ai traînassé, feuilleté Télérama puis ouvert l'ordi.

A l'intérieur, des images chaotiques de gens, d'édifices ; la ville était là, à portée de main.

Ma mission : tout trier, cataloguer, RANGER. Autant dire : MISSION IMPOSSIBLE !

Une page ici, une autre là, mais il en reste toujours trois ou quatre inclassables. J'ai donc plié l'ordinateur, l'ai remisé sous mon bras et suis allée rencontrer Léon mon sauveur, le Dieu de l'informatique. C'est le vendeur au coin de la rue, mais il n'y a pas à dire, il n'a pas son pareil pour faire disparaître les brumes opaques qui cachent les solutions.

Il a ouvert la bécane et toutes les images, photos, rues de Nantes, se sont mises à danser, bouger dans un grand désordre ; aucune intervention de Léon ne remédiait à cette folie.

Il essaya quelques manœuvres informaticiennes mais la danse reprenait de plus belle, toujours plus vite, toujours plus échevelée devant mes yeux éberlués, lui-même n'y comprenait plus rien, il avait perdu son latin d'informaticien, il s'énervait: "ça buggue, ça buggue, c'est le bug du siècle là ! "

Il alerta tous ses collègues qui rappliquèrent devant mon écran... Malgré tout j'aurais aimé le récupérer.

«  Non, pas question qu'il contamine tous les autres ! Confisqué ! Il est confisqué !

Rentrez chez vous et ne vous avisez pas de protester, je vais en parler aux autorités compétentes, vous êtes sûrement responsable du phénomène... » 

Je suis partie sans demander mon reste... en l'occurrence mon ordinateur.

La journée avait mal commencé...

 

Texte collectif du 17 décembre, feuille qui tourne, 7 écrivains : Cécile B. et Cécile L., Chantal, Georges, Marie-Annick, Noémie et Yves.